Le niveau actuel de l’euro à sous 1,24 dollar, est l’un des plus bas atteints depuis 2005.

Il s’agit d’un niveau proche de la valeur d’introduction de l’euro à 1,17 dollar.

En un an, l’euro a perdu près de 15% de sa valeur.

Le commerce extérieur et le déficit commercial de France qui a atteint 6 milliards d’euros en juin vient s’ajouter à la très probable entrée en récession soulignée mercredi par la Banque de France.

La baisse de l’euro qui affaiblit la confiance dans l’économie européenne a cependant pour avantage de rendre, pour des acheteurs extérieurs, les produits libellés en euros moins chers.

Pourtant aucun effet significatif de la baisse de l’euro sur les exportations françaises n’a été constaté.

S’il existe le risque que la la crise entraîne un effondrement de la demande extérieure, l’attractivité des produits Made in France n’est pas suffisante pour peser sur la baisse de la monnaie unique estiment des spécialistes.

Autres leviers stratégiques de compétitivité,

le coût du travail et l’innovation

Henri Sterdyniak économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) déclare à Libération « Si nos produits étaient de telle qualité que les autres pays soient « obligés » de les acheter, la question de l’euro serait secondaire »

Il ajoute « On n’a pas réussi à promouvoir le made in France comme un objet de désir.»

Le taux de l’euro n’est pas le seul levier de compétitivité : le coût du travail et l’innovation semblent être davantage stratégiques, et seront au centre des prochaines négociations.

Au plan international, le yuan, la monnaie chinoise, dont le cours, contrôlé de près par Pékin, demeure largement sous-évalué et pèse également sur la compétitivité.

Comme son prédécesseur à l’Elysée, François Hollande qualifie l’euro de «monnaie surévaluée».

Dès 2007, à peine élu Nicolas Sarkozy critiquait l’euro fort.

Le niveau élevé de la devise européenne lorsqu’il atteignait un niveau supérieur à 1,30 dollar faisait dire à des entreprises comme Airbus que cela représentait une réelle menace pour ses ventes et une perte de compétitivité.

L’euro à 1,23 dollar le 6 août 2012

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